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Shara

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 3.44/5

vos avis

27 critiques: 3.32/5

visiteurnote
Jérôme.D 5
abuzeur 5
Bp 4.75
Pikul 4.5
k-chan 4.5
Izzy 4.25
Toxicguineapig 4
Mounir 4
Bama Dillert 4
Illitch Dillinger 4
JoHell 4
Samehada 3.75
eniger 3.75
750XX 3.5
Hojo 3.25
Anel-kun 3
Diana 3
Tred 3
dll_povtyp 2.75
Hidelirium 2.75
Simon VD 2.75
Kokoro 2.75
koalaurent 2.5
X27 2
Oiggab 1.25
wallace 1
originalGhost 0.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Love love love

Shara reprend la révolution instaurée par la nouvelle vague là où elle s'est arrêté. Sa capacité et sa foi dans un cinéma hors de toute convention est un moment rare et unique à célébrer. Son incroyable force à tisser le réel avec la fiction, son éblouissante liberté de mise en scène sont des joyaux qui font table rase de près de 40 ans de cinéma. Dans Shara Kawase accompagne, scrute, comme une présence familière. Les mouvements qui empreignent ses plans sont comme une série de regards participants, à la fois personnage, confident, présence intime qui trouve toujours la juste distance. La bonne mesure dans l’espace. Tout n'est qu'un intense maillage en pointillé. Les non-dits des points de suspension, des creux dans lesquels les rapports humains se glissent, remettant perpétuellement en jeu toute forme de narration explicite. Chronique familiale, portrait d'une absence ou de la perte, Shara murmure, laisse les mots, la parole toujours un peu sur les bords et en dedans. Tout Shara cherche plus à panser qu'à penser. Il y est question de deuil et de renaissance. Le film est comme un mouvement d'affects qui trouve son pic et sa quintessence émotionnelle lors de cette grande fête populaire de Basara. Moment rare et précieux de cinéma, où la rythmique singulière et festive, devient un passage où la foi dans la communauté (au sens large) renaît jusqu'à l'implosion de larmes torrentiel venu du ciel. Immense preuve et territoire d'amour, la fête de Basara c'est ce qui fait d'un regard entre Yu et Shun le lien d'entre tous les liens. Tout et tous se tisse, le père et son fils, Yu et sa mère, les uns dans et avec les autres. Le plan saisi tout, d'un rien et d'un tout simultanément. La vie y est alors suggérée dans les plus petits recoins de ses blessures et de ses joies. L'euphorie grandit, monte comme une force libératrice, prête à verser sur les plaies le plus beau des sérums de vérité. Chacun y "brille de mille feux". Nous en avons les larmes aux yeux. L'intensité est si simple et presque trop évidente. Nous sommes face à l'un des plus beaux moments de cinéma de tous les temps. Tant de libertés qui mettent en déroute toutes les conceptualisations des pseudo auteurs mondialisés du cinéma contemporain est un moment d'extase. Ce qui n'est qu'un détail. Le plus éblouissant c’est que jamais Kawase n'emprunte, et ne se soumet à la moindre règle, même celle qu'elle pourrait s'imposer. Elle brise sans cesse ses raccords. Les plans s'y syncopent. De la course entre Shun et son frère, à Shun et Yu à vélo, perdus dans ce labyrinthe qui n'est qu'un immense territoire prompt au déplie des émotions des personnages et de la vie, les juxtapositions alternent les points de vue sans l'once d'un formalisme. Le cadre bouge comme une caméra embarquée, portée dans une attente et recherche constante de proximité qui chérie avec un amour d’une justesse inouï. Resserrant les passés et les peines tout en les laissant fuir. S’arrêtant devant un baiser face auquel soudainement l’extrême prudence et délicate retenu du geste d’enregistrement devient un moment où nous sommes presque de trop. Irradié par tant de beauté ténu. Kawase, parfois proche d'un certain Jonas Mekas, filme une mémoire au présent. Pour le présent, y être, s'y installer apaiser. Pour qu'enfin la réconciliation avec ses fantômes advienne, trouve le repos. Que ce vent soufflant dans les ruelles, faisant teinter les clochettes des souvenirs comme des cicatrices trop cristallines, vive, puisse enfin s'éteindre dans un dernier soupir. Et laisse la place au miracle de la vie, advenant sous le regard d’un frère qui ne remplacera jamais un autre.

31 mars 2004
par Jérôme.D


Un peu mou

Joli histoire, mais assez pauvre. Il manque quelques rebondissements. Passage préféré: la fête où tout le monde danse en jaune dans les rues, et le début où les garçons sont encore enfants.

29 octobre 2004
par eniger


Fiction ou reportage,faites votre choix...

SHARA aura autant de quoi dérouter le spectateur peu familier de la culture japonaise que fortement intéresser celui qui est un peu plus habitué de la "chose nippone". La réalisatrice NAOMI KAWASE est issue du milieu documentariste, cela se voit! Le part-pris est celui du reportage,caméra souvent à l'épaule,son direct avec trés peu de musique aditionnelle,plans-séquences allongés,impression voulue de réalisme.On est proche de ce cinéma-vérité des années 60 et 70 qui écumait les festivals du monde entier.Et il faut reconnaître que SHARA a tout du "film de festival",un peu plombant à force d'abstraction. Le postulat de base,la disparition mystérieuse d'un être cher au sein d'une famille ordinaire vivant dans l'ancienne capitale impériale Nara, est traité de façon assez vague,fil rouge d'un scénario qui veut parler de beaucoup de choses pour se perdre un peu en route. Les scènes se déroulent alors,mais leur aspect brut nous donne souvent l'impression d'assister à un docu plutôt qu'à un film de fiction:les préparatifs de la fête de Basara,les déambulations à vélo des deux adolescents complices,leur course éperdue dans les ruelles de Nara,les rituels boudhistes,l'accouchement,la vie dans une maison japonaise traditionnelle...Une façon vraiment intéressante de découvrir une ville, une culture,de l'intérieur,de manière trés esthétique aussi,mais la valeur "fictionnelle" du film est mise alors de côté.Surtout que certaines scènes ont tendance à s'allonger et deviennent irritantes, et que la caméra tremblotte en permanence et finit par donner le tournis. Mais ces défauts réels ne sauraient faire oublier les qualités de l'oeuvre.Ainsi au hasard d'une scène surgit l'émotion, aussi brute que la façon de filmer:la discussion entre la jeune fille et sa mère en rentrant des courses,ou un secret familial est dévoilé sans avoir l'air d'y toucher, qui rapproche paradoxalementun peu plus les deux femmes, ou le baiser maladroit entre les adolescents,et bien sûr le point central de l'histoire, le défilé de la fête de Basara.Moment intense,trés coloré,sonore, ou la longueur de la scène est cette fois intégrée au climat du film,et ou les regards des protagonistes dévoilent leurs sentiments mieux que des mots.Instant magnifié par l'averse soudaine,la fiction scénarisée rejoint la réalité des traditions représentées. L'austérité jusque-là de mise se libère et laisse affluer l'émotion,palpable,directe.Enfin! Le final est en forme d'espoir en l'avenir,avec cette naissance qui compense un peu la perte d'un proche disparu.L'idée n'est pas nouvelle,mais au moins la devine-t-on sincère et bien amenée. Cette chronique nous laisse quand même un goût d'inachevé,dommage que la réalisatrice garde une certaine froideur pour son sujet et ses personnages durant la plus grande partie du film.A ne pas choisir entre reportage et cinéma de fiction,elle nous donne cette oeuvre toujours intéressante mais qu'à de trop rares moments captivante ou émouvante.Peut-être avec son prochain film...

28 décembre 2004
par Kokoro


Sympa, mais un peu décevant...

Le film nous plonge vraiment dans l'intimité de la famille japonaise, on se croirait presque dans un reportage parfois. C'est malheureusement ce procédé qui m'a d'un autre côté déçu. On a en effet de ce fait de nombreuses longueurs, ainsi que impression d'un travail d'amateurs... :/ Le scénario n'est pas non plus transcendant, et laisse le spectateur dans l'attente sans jamais vraiment rien développer. A vrai dire, le film laisse sous-entendre beaucoup trop de choses pour pouvoir être dedans. Bref, malgré tous ces petits défauts, Shara est tout de même intéressant et se laisse regarder tranquillement :)

03 avril 2004
par koalaurent


Assommant

Shara est le premier film de Kawase Naomi que j'ai vu ; dès les premières images j'ai compris que ce film ne serait pas une partie de plaisir . La mise en scène est assez déroutante et lente, les acteurs ne sont pas mauvais ; cependant Shara ne m'a touché et émut que lors de la parade, c'est le seul moment où j'ai ressentit de l'émotion car elle était communicative et palpable .

13 avril 2004
par X27


Une tranche de vie

...la manière de filmer est assez surprenante...il ne faut pas se mettre trop près de l'écran car les mouvements sacadés de la caméra sont très désagréables!! un grand bravo à la jeune héroine qui apporte la fraicheur dans ce film

12 avril 2004
par Oiggab


Lent ou simplement ennuyeux

Le cinéma de Naomi Kawase est subtil, fin et raffiné ; tout le monde est en général à peu près d'accord sur cela. Mais très franchement, si l'on aborde Shara d'une autre manière, on peut dire que le film plonge dans un niveau d'ennui absolument abyssal. Je suis toujours très dubitatif quant à la sincérité de ceux qui affirme le contraire. Objectivement, si le cinéma est un art qui séquence le temps par le biais du montage, on peut même se demander si on est bien en présence d'un film, tant les rushes semblent avoir été accolés en d'interminables séquences de non-dits, de silence et de hors sujets. Mais il y en aura encore pour dire que c'est précisement là le charme du film...



04 juin 2008
par wallace


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